[Oberlist] FR* cfp: Les pays post-communistes en mal de developpement
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---------------------------- Original Message ----------------------------
Subject: [balkans] CfP: Les pays post-communistes en mal de developpement
[in French]
From: "Heemeryck Antoine" <heemeryckantoine la yahoo.com>
Date: Wed, February 11, 2009 11:34
To: balkans la yahoogroups.com
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Appel à articles pour la RFSE :
Les pays post-communistes en mal de développement
Les
réflexions sur le développement ont été mises à rude épreuve par les
évolutions ayant ponctué les dernières décennies du XXe siècle :
émergence de nouvelles puissances économiques, crises financières en
Asie du Sud-est, quasi-échec des politiques d'ajustement structurels,
stagnation économique dans de nombreux pays d'Afrique subsaharienne et
d'Amérique latine, etc. Mais c'est sans aucun doute l'effondrement de
l'Empire soviétique et de ses pays satellites qui constitue le défi le
plus marquant pour ceux qui s'interrogent sur le développement : le
passage de ces pays à l'économie de marché n'a pas été anticipé, la
théorisation des transformations en cours semble marquer le pas.
Les
théories du développement sont arrivées à un tournant décisif. Avec la
fin de la guerre froide, l'opposition entre centre et périphérie perd
de son sens, celle entre un Nord riche et un Sud soucieux de sortir du
« sous-développement » est remise en question. La globalisation, elle,
brouille encore davantage les repères et rend caduques les catégories
d'analyse traditionnelles. Des poches de pauvreté se créent dans les
pays riches, tandis que des opportunités d'enrichissement sans
précédent émergent dans les pays pauvres. Les questions posées par les
théories du développement — dualisme, segmentation des marchés,
pratiques informelles, exclusion, etc. — sont d'actualité dans les pays
dits riches, et elles le sont tout autant, sinon plus, dans les pays
post-communistes. Le développement n'est plus pensé en termes de
rattrapage où la croissance est supposée déterminante. Il renvoie,
d'une part, à des questions requérant des solutions globales, tels que
les « maladies sans frontières », les migrations, la pollution, le
réchauffement climatique, etc. Il questionne, d'autre part et au niveau
local, des paramètres tels que les « capabilités » et la garantie des
droits individuels (de propriété notamment). Pour mesurer les avancées,
les analyses tiennent de plus en plus compte de la perception qu'ont
les populations de leurs conditions de vie.
Or,
dans les pays post-communistes, cette perception se situe en deçà des
attentes que pouvait éveiller l'effondrement de l'URSS. Certes, après
les chocs multiples des années quatre-vingt-dix, les « taux de
croissance » sont souvent remarquables et des domaines tels que
l'éducation, la santé, la protection sociale, le logement ont pu
connaître certaines améliorations. Mais le développement — dans le sens
d'une réduction des inégalités et d'un mieux-aller pour toutes les
couches sociales, notamment grâce à des créations d'emplois « décents »
— semble en panne. Indépendamment de la divergence des trajectoires
nationales, se perpétuent des comportements consistant à réinterpréter
des pratiques ayant fait leurs preuves sous le régime précédent.
Patrimonialisation, clientélisme, logiques rentières, agissements en
marge de la légalité, en sont les traits saillants, rappelant que
pratiques économiques et sociales sont étroitement imbriquées. Misant,
à des degrés variables, sur le marché et l'intégration de l'économie
dans des réseaux globalisés, promouvant pour cela des normes qui se
veulent universelles, les décideurs semblent avoir sous-estimé la
difficulté de mener de front le passage à l'économie de marché et
l'introduction de principes démocratiques.
Dans
les contributions attendues, il s'agira d'interroger le développement à
l'aune des événements qui se sont produits, dans les pays
post-communistes, au cours des deux dernières décennies. Les analyses
concerneront les pays de la Communauté des Etats indépendants et ceux
de l'Europe du Sud-est (dont la Bulgarie et la Roumanie). Sont exclus
les pays d'Europe centrale et les pays baltes.
Plusieurs entrées peuvent être envisagées :
On
peut s'interroger tout d'abord sur la manière avec laquelle les
décideurs nationaux modulent les réformes néo-libérales en fonction des
spécificités de leur pays, en tenant compte des aspirations des
populations, ou en en faisant fi, au risque de déclencher des
mouvements de contestation. Comment s'articulent et sont dosés réformes
néo-libérales et processus de démocratisation ?
Cette
première entrée, macro-économique, sera complétée par une approche au
niveau micro, qui examinera la manière dont les acteurs individus,
familles s'adaptent à la nouvelle donne de l'économie de marché.
Quelles stratégies déploient-ils pour reproduire la cellule familiale
et pour lutter contre le déclassement social, comment résistent-ils à
des normes largement allogènes auxquelles ils ne sont pas toujours
préparés, comment composent-ils avec elles ? Quels liens sont mobilisés
pour arriver à des compromis acceptables ? Quelles résistances les
acteurs opposent-ils aux tendances autoritaires des pouvoirs publics,
de quelle manière font-ils valoir les droits qui leur sont concédés
formellement ?
Une dernière
entrée consistera en l'analyse des intermédiations, collectives ou
individuelles, entre les décideurs et les populations. Il s'agira de
décrypter le rôle des « experts » dans la transmission des normes
nouvelles et l'adaptation de celles-ci au contexte local, de
s'interroger sur la portée des organisations professionnelles, des
syndicats et partis politiques par rapport à ce nouveau
« développement » dont les contours sont largement conçus par
l'extérieur et qui est susceptible d'engendrer des tensions lourdes de
conséquences.
Les contributions sont attendues pour le 30 juin 2009.
http://rfse.univ-lille1.fr/appels/ppcmd.htm
Revue française de socioéconomie.
Secrétaire de rédaction de la RFSE,
Guillaume Yvan,
bureau 205 bâtiment SH2 CLERSE (USTL Lille1,
59 655 Villeneuve d’Ascq Cedex)
rf-socioeconomie la univ-lille1.fr
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